I WANT TO BE A PART OF IT

Bonjour à toutes et tous, curieux de passage ou fidèles de la première heure.

Sentez vous libres de poster des commentaires en bas de chaque article, simple témoignage, critique, conseil.

En prime une petite sélection musicale pour accompagner la lecture, à écouter en mode aléatoire c'est plus sympa :


lundi 16 décembre 2013

De San Francisco à L.A : Etape 4

Après une nuit agréable, je décide de me lever tôt pour faire des photos et laisser Elodie finir sa nuit. Quelques clients voisins sont également debout pour admirer le lever de soleil. Il est 6h30. Le calme ambiant n'est troublé que par les cris des phoques en contrebas. Le soleil pointe le bout de son nez et commence à donner des couleurs à l'Océan et aux montagnes. Le jour se lève.

Le jour se lève sur Lucia Lodge
Le temps de faire quelques clichés, de retrouver Elo et de prendre des forces et nous partons en direction du parc d'Etat "Julia Pfeiffer Burns", rien à voir avec Catwoman ou Gangsta's Paradise.
Ce parc est réputé pour la rivière Macway, qui, après avoir serpenté entre le collines, se termine en chute d'eau dans la mer. 

En ce début de matinée nous ne sommes pas nombreux. Alors on prend notre temps, on admire, on flâne, on mitraille, on respire l'air iodé mélangé aux senteurs d'Eucalyptus et d'aneth. Elodie me fait remarquer que cette odeur lui rappelle celle de l'amorce qu'utilisait Alain, son père, quand il partait à la pêche...un peu sa Madeleine de Proust quoi...

La rivière MacWay se jette sur une plage...inaccessible.
Le parc ne permet pas énormément de randonnées. Un petit chemin permet d'aller admirer les chutes, forcément, quant aux deux autres sentiers, ils permettent de s'enfoncer dans la forêt de pins Ponderosas. La rivière serpente entres ces arbres immenses et aux troncs larges. Le sentier prend de l'altitude, tantôt doucement, tantôt de façon plus raide.

Pins Ponderosas
Le petit déjeuner est maintenant bien loin derrière nous, il est donc temps de rebrousser chemin et de reprendre des forces. A quelques kilomètres trône majestueusement le Nepenthe Restaurant, oh combien réputé dans les parages. Les flots de badauds se pressent ici en masse pour admirer le coucher de soleil en sirotant un cocktail. Nous prenons place au comptoir : un sandwich, une bière et hop nous remontons en voiture.

Le soleil décline, la lumière devient moins vive. Nous décidons donc de retourner admirer le coucher de soleil près des chutes Macway. Et nous ne sommes pas les seuls à avoir eut cette idée.
Des dizaines de personnes sont là, attendant tranquillement les couleurs rouges orangées. Parmi ces gens se trouvent quelques photographes, dont un parfaitement équipé et dont la femme lui semble d'une grande aide, lui tendant objectifs, chiffons, portant le sac...
Un autre prend une photo des chutes, plongées dans la pénombre, puis direction l'opposé, photographie le coucher de soleil. Il se retourne vers moi, fier comme un bar tabac et me confesse que cela fera une super photo après un copier/coller sur Photoshop ! Tricheur !


Une fois le soleil couché, l'immense majorité des touristes retourne tranquillement à son véhicule. Il n'y a plus qu'Elodie et moi...et notre sympathique couple de sexagénaire photographe. Nous attendons l'heure bleue, celle qui vient quelques minutes après le coucher de soleil...et le matin, quelques minutes avant le lever de soleil. Le spectacle est magnifique. 

L'heure bleue fait place à la nuit noire, il est temps de retourner à la voiture. Cela s'avère un peu périlleux, heureusement que l'iphone éclaire notre route. 

De retour au Lucia Lodge, nous prenons nos quartiers dans la cabine n°9. Magnifique, bien décorée, cosy, pourvue d'une cheminée d’où se dégage une chaleur réconfortante. La vie quoi !

Il n'y a pas très longtemps que nous avons ingurgité nos petits sandwichs au Nepenthe, mais nous avons tout de même un petit creux, et surtout la bouteille de Pinot Noir "Cuvée Coppola" à terminer !

Demain nous continuons la route de Big Sur, vers le Sud, et le rocher de Morro Bay.

mardi 10 décembre 2013

De San Francisco à L.A : Etape 3

Le petit déjeuner proposé par le restaurant est hors de prix, nous partons donc en quête d'une épicerie vendant café et muffins. Ce que nous finissons pas trouver. Il est à peine 8h00 du matin, le soleil réchauffe déjà bien l'atmosphère. Une fois ravitaillés nous nous installons en bord de falaise pour déguster nos achats : café, chocolat chaud, cookies et jus d'orange. Tout cela face à l'immensité de l'Océan Pacifique...Le pied !

Pas mal comme cadre pour un petit déjeuner...
La logique voudrait que nous poursuivions notre route vers le Sud, mais nous décidons de rebrousser un peu chemin et d'aller admirer les papillons monarques à Pacific Grove, en périphérie de Monterey. 
Chaque année, dans leur longue migration vers les cieux plus cléments du Mexique, des centaines de ces magnifiques créatures font une halte dans ce coin de verdure, au milieu des Eucalyptus. Bon évidemment il est difficile d'en voir une centaine au même endroit, mais une petite dizaine qui virevolte autour de soi, c'est déjà très sympathique.


Flânant un peu dans les rues de Pacific Grove, nous tombons par hasard dans sa Main Street, très jolie, bordée de brocantes, restaurants et de magnifiques maisons. Tout cela à une centaine de mètres de la mer...

A quelques encablures de Pacific Grove se trouve une route panoramique, longue de 17 miles, réputée pour ses vues sur la nature et sur des demeures aussi magnifiques les unes que les autres. Le droit d'accès est payant, 10$...un peu étrange mais bon. Après tout.



Les maisons sont jolies, le golf est immense, entretenu...grâce aux 10$ d'entrée certainement, et les vues sont belles. Il faut signaler tout de même que les côtes finistériennes offrent les mêmes vues...gratuitement. Si vous passez dans les parages, cet endroit n'est pas une étape obligatoire. 

Allez on repart vers le Sud, pour reprendre la route de Big Sur
Avant le pont Bixby, l'un des ponts les plus photographié du monde, nous obliquons sur la gauche pour emprunter la West Coast Road, un chemin de terre qui s'enfonce dans la forêt nationale Las Padres.
Il est bien mentionné à l'entrée de la route que celle-ci est impraticable par temps de pluie.
Bon tout a l'air sec, on tente. 
Et nous voilà parti à monter et descendre les collines, sur une route sinueuse et cabossée, alternant sous-bois épais et panoramas magnifiques.


Nous assistons au coucher de soleil d'un endroit surplombant l'Océan. Il n'y a que nous, et la faune nocturne qui se réveille.



Nous regagnons gentiment la route 1 avant d'atteindre notre toit pour la nuit. Nous avons hâte d'y être.
Surfant sur Tripadvisor, nous avons découvert "Lucia Lodge" qui propose des chambres à flanc de colline, face à l'Océan. Forcément ce n'est pas le prix d'un Formule 1, mais il faut savoir se faire plaisir. 

Nous avons réservé pour deux nuits, mais pas dans la même chambre...
Lors de nos réservations, il y a quelques semaines, la chambre la plus excentrée et la plus romantique, était prise, et sa jumelle, la chambre n°9 n'était disponible que le lendemain de notre arrivée. Nous avions donc réservé pour ce soir la chambre n°4, plus moderne, un peu moins face à la mer, mais tout à fait convenable. Demain nous hériterons de la chambre 9.

Le restaurant sert une cuisine tout à fait convenable, et propose une gamme de vins intéressante. Comme il fait déjà nuit, nous n'avons pas l'occasion d'admirer la vue, que ce soit celle du restaurant, ou celle de notre chambre. Vivement demain et le levé de soleil...


samedi 7 décembre 2013

De San Francisco à L.A : Etape 2

Décalage horaire oblige, trois heures en moins entre ici et New York, nous sommes levés tôt. Ce qui nous permet de prendre notre petit déjeuner au calme et d'aller marcher tranquillement sur le Pier, qui se réveille doucement.

Il est temps de mettre le cap sur Salinas, un peu plus au Sud. Pour atteindre cette ville, il faut abandonner la route 1 quelques kilomètres et traverser des exploitations immenses de fruits et légumes, notamment d'artichauts très réputés dans le coin.



A Salinas, le but est de visiter le musée consacré à John Steinbeck, l'enfant du pays, dont je suis fan.
On a beau être samedi, l'endroit et très calme, ce qui est plutôt pas mal quand on découvre un musée. 
Alors bien sûr je vous conseille fortement de le visiter, si vous êtes dans les parages, et si vous aimez la littérature de Steinbeck bien sûr, sinon vous n'y verrez que peu d'intérêt.


Après avoir admiré "Rocinante" qui a accompagné Steinbeck et son chien Charley pour un ultime tour des Etats-Unis (à lire : "Voyage avec Charley")

Truck GMC aménagé et baptisé "Rocinante" par Steinbeck en hommage à Don Quichotte
Vue de l'aménagement intérieur.
et acheté deux DVD de ses œuvres adaptées en film et introuvables en France ("Rue de la Sardine" et "Le Poney rouge"), nous prenons la direction de sa maison d'enfance à quelques encablures du musée. Celle-ci a été transformée en restaurant. Ça tombe bien, on a faim.

De l'extérieur la maison est la même.


A l'intérieur, où seul le rez de chaussée est accessible, hormis quelques meubles qui ont disparus afin de pouvoir y mettre des tables et des chaises, rien n'a changé. C'est émouvant.

Les serveuses sont formidables. Toutes sont septuagénaires, bien habillées et d'une gentillesse incroyable. Après un plat du jour fort appréciable, notre serveuse attitrée, parlant un français tout à fait correct, se propose de nous faire visiter le rez-de-chaussée, en français.
Quelques anecdotes, quelques bibelots racontés et il est temps de partir.
Sans avoir au préalable jeté un coup d’œil au magasin de souvenirs situé dans la cave de la maison. Si cela vous intéresse, il possède une belle collection de vieilles éditions des romans de Steinbeck. Après quelques recherches, je jette mon dévolu sur une vieille édition de "Des souris et des hommes" et "Le poney rouge", à la couverture en cuir, et au papier épais, jauni par le temps et à l'odeur si particulière de poussière mélangée à l'humidité.

Après cette incursion dans les terres, nous retournons sur les bords de l'Océan, direction Monterey. Je comptais pas mal sur les alentours de Salinas pour y découvrir la source d'inspiration des romans de mon auteur préféré : les collines, les vallées verdoyantes ou sèches, les allées bordées d'eucalyptus, de chênes. Hélas, nous n'en trouvons pas vraiment de traces, sans doute faut-il chercher ailleurs...



Monterey est réputée pour son Aquarium, un des plus beaux du monde. 
Ce n'est pas que cela ne nous intéresse pas mais nous n'avons hélas pas beaucoup de temps à lui consacrer, l'après-midi est déjà bien entamée. Nous nous contentons de quelques pas dans Cannery Row, le quartier à l'époque cosmopolite dans lequel des centaines d'employés vivaient de mettre les sardines fraichement pêchées en conserves. Un boulot froid, humide, et à l'odeur forte...qui a inspiré à Steinbeck son roman "Rue de la Sardine". 

Bien sûr il ne subsiste plus grand chose de cette ambiance, les bâtiments ont été réhabilités en hôtels, et boutiques souvenirs. Le quartier est passé de l'odeur de la sardine à celui du fric...

Quelques kilomètres plus au Sud, tout près, nous voici à Carmel, lieu de villégiature atypique, sans trottoirs, sans enseignes lumineuses, et sans boîte aux lettres ! Les habitants doivent aller chercher eux-mêmes leur courrier à la poste centrale. C'est propre, entretenu, beau, calme. C'est hors de prix bien sûr. Pour la petite histoire, Clint Eastwood en a été Maire pendant quelques années, il y possède encore une résidence dont je n'ai pas pu dénicher l'adresse. Dommage j'aurais bien sonné à sa porte pour prendre l'apéro !!!



Un peu plus bas que Carmel commence la route de Big Sur, célèbre et sauvage, évoquant tour à tour Henry Miller, Jack Kerouac et la Beat Generation...
C'est par un soleil couchant que nous l'entamons, nous sommes attendus au Deetjens Inn, en plein milieu des pins Redwood. La route est sinueuse et nous roulons avec prudence. 

Deetjens Inn est censé être un endroit romantique composé de cabines dites rustiques. A plus de 200 euros la nuit de rusticité quand même.

Nous prenons nos quartiers à l'étage d'une cabane en bois. Au rez de chaussée, un couple de lesbienne se met une cuite au vin de Californie. La chambre est petite, ajourée, il y fait froid. Ce n'est pas vraiment au goût d'Elodie, encore moins une fois qu'elle repère les toiles d'araignées au quatre coins de la pièce...Il n'y a ni télé, ni radio, pas de wifi et pas de réseau. Le mot "rustique" prend tout son sens.

Il est 18h00, il fait nuit, et nous n'avons une table au resto qu'à 20h00...Alors on lit, on parle, on écoute nos voisines se marrer puis s'engueuler, puis gémir. Je la sens bien cette nuit, comme une intuition...

20h00 arrive : direction le restaurant, qui, étant le seul à des kilomètres à la ronde en profite pour vous en glisser une au niveau des prix. Le cadre est superbe, et romantique.

Le restaurant, très romantique et cosy.
La nourriture est moins au niveau. Quel besoin d'aller coller une sauce piquante sur du poisson frais ? sans même l'avoir mentionné au préalable sur la carte !!!

De retour en chambre, nos voisines ont quitté la terrasse et sont au chaud. Le rez de chaussé qu'elles occupent est équipé d'une cheminée. Notre chambre à l'étage, de plusieurs couches de couvertures...

Notre chambre "rustique"
Fatigués, nous parvenons à nous endormir, avant d'être réveillés par nos amies du dessous qui ont décidé de pousser le volume de la musique pour ne pas qu'on les entende s'engueuler ! Raté, on entend aussi bien l'un que l'autre. Je me rhabille et descend leur demander gentiment de baisser la musique...exercice périlleux quand je vois les cadavres de bouteilles de pinot noir qui traînent sur la terrasse. Inutile de préciser que je suis bien reçu, en prend pour mon grade. Voyant que je ne réagis pas et que je me contiens, mesdames me promettent de couper la musique (je ne demandais que de la baisser mais bon) et de faire moins de bruit...

Un peu trop facile tout cela, elles ont cédé bien rapidement. Et nous le font payer dans les 5 minutes qui suivent, en gémissant de plaisir, sur base de "Oh God", "Oh Yes", et de cris qui ont du faire pâlir de jalousie les quelques coyotes du voisinage...Après tout, c'est de bonne guerre...

mercredi 4 décembre 2013

De San Francisco à L.A : Etape 1

Les températures commencent à chuter dans la ville de New York et c'est par des températures négatives que nous décollons de JFK. 

Après un peu plus de 6 heures de vol, que je qualifierai de "mouvementé" en raisons de zones de turbulences, nous atterrissons à San Francisco, sous le soleil, et par 20°C. Forcément on passe pour des ahuris avec nos doudounes...

Une fois chez le loueur de voiture Alamo et la paperasse remplie, nous nous dirigeons vers le parking, le sourire aux lèvres car on attend cette petite phrase qu'on aime à entendre "vous avez le choix entre toutes les voitures de cette allée". Sourire de courte durée, car il n'y a plus qu'une seule voiture, le choix est donc vite fait. Notre carrosse pour la semaine sera une Ford Focus rouge. Agréable et pêchue, ça suffit amplement.

Nous quittons l'aéroport afin de gagner la route 1, et la ville de Santa Cruz, en bordure du Pacifique.



Le but de la semaine est d'avaler quelques kilomètres de la route 1, qui longe le Pacifique depuis la frontière canadienne jusqu'à la frontière mexicaine.

Je ne pense pas révéler un secret bien gardé en disant que les américains pensent être les meilleurs en tout, et aiment user et abuser des superlatifs : le plus grand bidule, le plus fabuleux machin, la bière la plus fraîche du monde (si si on l'a vu). En basket professionnel, ils arrivent même à s'introniser champion du monde d'une ligue qui ne comporte que des équipes américaines et canadiennes. Oui oui, les Miami Heat sont champions du monde de basket. 

Bref tout cela pour dire que la Pacific Coastway, la route 1, est réputée ici pour être une des plus belles du monde. Et il faut bien l'admettre, sur ce coup là, ils ont entièrement raison nos amis américains.

Après un arrêt promenade sur la plage de San Gregorio :


puis au phare de Pigeon Point :


et après avoir assisté à notre premier coucher de soleil :


nous voici à Santa Cruz, célèbre pour son Pier, c'est à dire, un long ponton avançant dans la mer, juché sur des rondins de bois et bordée de boutiques, restaurants, mouettes et chalands de touristes. Santa Cruz est également réputée pour sa fête foraine en bord de plage, un peu comme à Coney Island, à New York.

Vue du Pier de Santa Cruz
A l'hôtel, après quelques négociations, nous héritons d'une chambre au dernier étage, au bout du couloir, histoire de minimiser les risques d'être embêtés par des hurluberlus.

Nous rejoignons le Pier, à 5 minutes de marches, flânons dans les quelques boutiques encore ouvertes, priant que les nombreuses mouettes ne nous aient pas pris pour cible...
De part et d'autre du Pier s'élèvent les cris des phoques qui chaque année s'arrêtent ici en masse. Sacrées créatures. Certaines toussent tel un être humain qui aurait bu la tasse...


L'air de la mer, ça creuse. Il est temps de nous avaler un peu de produits de la mer et de goûter les vins de Californie. Autant dire qu'on va se faire une cure de fruits de mer et de Pinot Noir pendant cette semaine ! 

Après un bon repas, malgré une crème brulée complètement ratée qui a mit Élodie dans tous ses états, notre promenade digestive nous mène aux abords de la fête foraine, fermée en cette saison, ce qui lui donne un petit côté lugubre.


S'il fait bon la journée quand le soleil brille, on se rappelle vite que l'on est au mois de novembre et que les nuits sont fraîches. Nous nous sommes fait surprendre, il est temps de regagner l'hôtel pour se mettre au chaud. Nous serons plus prévoyant les jours suivants.

jeudi 31 octobre 2013

Road Trip : 9 août : Saint-Louis, fin du voyage et conclusion

La découverte hier de la ville d'Hannibal ne nous a pas enchanté. 
N'ayant prévu d'arriver à Saint-Louis qu'en fin de journée, nous décidons de donner une seconde chance à la ville de Mark Twain de nous émerveiller.

Nous enchainons les visites de la maison de l'auteur, de Becky Thatcher...et de la palissade blanche que Tom Sawyer, puni par sa tante Polly, est censé repeindre. Grâce à un fin stratagème, ce sont finalement ses copains qui se chargeront de la besogne.


Hannibal recèle également un musée, plutôt pas mal, et quelques boutiques d'art et de brocantes. 
Elodie et moi craquons pour un tableau à l'ambiance bucolique, certains diraient kitsch, un peu à la Thomas Kinkade. On assume totalement !

Pour ceux qui ne connaissent pas Thomas Kinkade : Exemple
Après avoir déjeuné nous mettons le cap sur Saint-Louis, que nous rallions en milieu d'après-midi. Durant l'élaboration de notre programme nous avions décidé de séjourner dans un hôtel en centre ville, proche de l'Arche, pour des raisons évidentes de commodités. 
La voiture garée et la chambre enregistrée, c'est à pied que nous partons à la découverte du centre-ville. 

Il y en a du monde ! L'équipe de baseball locale, les Cardinals, accueille les Cubs de Chicago. Tous les fans se dirigent vers le stade, en une cohorte bigarrée et joyeuse. Une belle ambiance de camaraderie malgré l'adversité. 

Mais nous ne sommes pas là pour assister au match mais bien pour nous rendre à l'Arche, symbole de la porte ouverte vers l'Ouest, et symbole de la ville. 
Comme à Fort Robinson, je suis très ému de me retrouver dans cette ville, 70 ans après que mon grand-père y soit passé. Alors naturellement je mitraille.


Sincèrement, nous ne pensions pas que l'arche était aussi haute. C'est super impressionnant, elle est immense. Hélas par faute de temps nous n'avons pas l'occasion de monter à son sommet pour admirer la vue. L'occasion d'un retour, d'un deuxième volet.


Demain matin nous reprenons l'avion pour New York. 

Inutile de vous dire que nous avons passé trois semaines exceptionnelles en tous points : paysages, vie sauvage, population...Tout était grandiose et nous sommes contents d'être sortis des sentiers battus. Évidemment, si c'était à refaire, nous aurions passé plus de temps à certains endroits et moins à d'autres. Tout est toujours perfectible.

A la question de savoir ce qui m'a le plus marqué, s'il ne fallait choisir qu'un endroit, ce serait le Nord Ouest du Nebraska. J'ai rarement senti autant de plénitude et de joie m'envahir que devant ces étendues immenses que représentent Oglala National Grassland et Buffalo Gap National Grassland. Un attachement sûrement dû au fait que mon grand-père a passé ici quatre années de son existence, ou au fait qu'en cours de route, je lisais le roman "Dalva" de Jim Harrison, qui dépeint avec magie ce coin des États-Unis. Debout sur ces terres, une envie presque irrépressible de tout plaquer pour m'installer ici et vivre au fil des saisons, rudes, et du temps qui passe, s'est emparée de moi.  Avec force et violence. La raison a été plus forte...


Quant à Elodie, quand on lui demande ce qui l'a le plus marqué, elle répond sans hésitation sa rencontre avec la horde de bisons sur les terres de Custer State Park. Et ce mâle énorme, majestueux...à portée de main.


Pour conclure, ce voyage n'a fait qu'exacerber ma colère de voir comment, en quelques années, nous avons anéanti tout un peuple, le peuple indien. A coups de fourberies et de violences nous l'avons quasiment réduit à néant alors que nous avions tant de choses à apprendre de lui. J'aime en grande partie ce que sont devenu les États-Unis, mais j'exècre la façon dont ils y sont arrivés.

Merci de nous avoir suivi pendant ces trois semaines et 8000 kilomètres sur les routes du Midwest. Nous planchons actuellement sur un petit film souvenir, c'est du boulot on vous le garantit !

Prochaine étape, une semaine en Californie fin novembre. De San Francisco à Los Angeles. Vous savez quoi ? on a hâte !!

dimanche 27 octobre 2013

Road-Trip : 8 août : Bye Bye la 66, direction Hannibal

Décidément, nous ne sommes pas gâtés par la météo. Il pleut comme vache qui pisse et il ne fait pas très chaud.  Pour un peu on se plaindrait presque. 
Mais on est en vacances, pour encore deux jours, alors on reste zen. 

De retour sur la route 66, nous nous arrêtons de temps à autre, histoire de prendre des photos de bâtiments en ruines, de voitures à l'abandon, avant d'arriver à l'un des endroits les plus célèbres de la route : le devil's elbow, le coude du diable.

 

Ce nom est donné à un virage situé à la sortie (ou à l'entrée si vous arrivez de l'Ouest) d'un pont qui enjambe la Big Piney River, et qui a été le lieu de plusieurs accidents de la route, dont certains mortels.

Une fois le pont métallique franchit, sans casse, nous décidons de nous arrêter au bar le Elbow's inn, situé juste à coté.
On en a lu des vertes et des pas mûres sur cet endroit, tout et son contraire : accueil chaleureux, endroit mal famé...Alors pour couper court on va se faire notre propre opinion.

Le Elbow's Inn
La porte poussée, nous pénétrons dans un établissement assez grand, propre, mais pas très éclairé, et sommes accueilli chaleureusement par la patronne. La bonne cinquantaine, tatouée, décolleté plongeant, jean-santiags, elle nous invite à nous asseoir pour déjeuner, ce que l'on fait avec plaisir car on a faim. Hormis Elo et moi, il n'y a que deux autres clients, des habitués à l'air patibulaire mais presque. 

Comme il est d'usage, elle veut en savoir un peu plus sur notre parcours, nos motivations.
Un peu en retrait, nous apercevons le cuisinier, crâne rasé, belles bacchantes, tatoué, grand et costaud, et portant un joli tablier blanc autour de la taille. Et bien ça fait son effet de voir un motard, un vrai, un dur, porter le tablier et cuisiner. Des clichés tombent, et en plus ce qu'il prépare est excellent et frais ! On a bien fait de s'arrêter. 

Notre conseil est donc, si vous passez dans le coin en journée, arrêtez-vous. 
Nous n'aurions peut-être pas tenu le même discours si nous étions venu en soirée...
Lieu de rendez-vous de bikers, les soirées doivent être joyeuses et arrosées. En témoigne la collection de soutien-gorges qui pend au plafond ! Une ribambelle de soutifs de toutes tailles, de toutes les matières, tous signés par leur propriétaire. Brésil, France, Angleterre...une bien sympathique façon de voir du pays ! Si vous souhaitez savoir si Élodie a laissé le sien en guise de témoignage de son passage, il faudra aller vérifier par vous-même !

Une collection de soutifs !
Quelques kilomètres plus loin, il est hélas temps de quitter la 66. Devant rallier la ville d'Hannibal, un peu plus au Nord, nous décidons d'emprunter l'autoroute, histoire d'arriver avant la nuit et de pouvoir profiter un peu de la ville avant de mettre le cap sur Saint-Louis

Il faut bien être franc, Hannibal est une déception.
Nous nous faisions une telle joie de découvrir la ville d'enfance de Mark Twain, celle qui lui a inspiré ses romans "Tom Sawyer" et "Hucklberry Finn".

 

Les bâtiments sont debouts, en bon état, visitables, mais la ville est dans un état pitoyable, rien n'est mis en valeur, que ce soit la rue principale ou la promenade le long du fleuve Mississippi. Quel dommage ! L'enfant du pays mérite pourtant tellement mieux qu'un simple "maintien en condition" du lieu qui a titillé son imagination fertile.

On arrive tout de même à sauver notre soirée en embarquant sur un bateau qui propose un dîner-croisière de deux heures sur le Mississippi. L'animation comme les plats sont moyens mais le coucher de soleil est superbe !

 

Demain nous nous dirigerons vers Saint-Louis, dernière étape de notre road-trip avant de prendre l'avion pour New York.

mercredi 23 octobre 2013

Road Trip : 6 et 7 août : 2 jours sur la 66

A quelques kilomètres au nord d'Oklahoma City, Edmond est notre point d'entrée sur la fameuse route 66. Morceler cette icône d'asphalte en plusieurs tronçons n'est pas forcément la meilleure façon de la découvrir. On perd certainement une partie de son ambiance, de son aura. Cela revient un peu à truffer un film à suspens d'entractes. Le soufflet retombe.


Nous avons donc pas mal hésité avant de finalement nous décider à emprunter une simple portion de la 66, nous disant que le mieux est l'ennemi du bien, et qu'il ne nous sera peut être pas donné l'occasion de faire la route dans son intégralité plus tard dans notre existence. Ce qui est pris n'est plus à prendre. Alors en route !

Histoire de planter un peu le décor, petit rappel sur la Mother Road.


Cette route, longue d'un peu moins de 4000 kilomètres, relie Chicago (Illinois) à Los Angeles (Californie) traversant ainsi 8 États (Illinois, Missouri, Kansas, Oklahoma, Texas, Nouveau-Mexique, Arizona, Californie) et 3 fuseaux horaires.
Empruntée entre 1926 et 1985, la "Rue Principale des États-Unis" a sombré peu à peu dans l'oubli, éclipsée par les autoroutes, plus rapides. De nos jours, il est impossible d'emprunter le tracé original dans son intégralité car de nombreux morceaux n'existent plus.


La route 66 est pleine de surprises, d'endroits insolites, de coins paumés, de ruines, et pleine de passionnés qui ne se lassent pas de tailler le bout de gras avec des curieux venus du monde entier, voyageant ainsi par procuration.

Pendant deux jours, Élodie et moi flânons au rythme des heures aoutiennes et des jours qui raccourcissent. Un arrêt à Pops' afin de goûter quelques sodas fantaisistes, une photo de la grange rouge sur laquelle glissent les tornades, un petit musée-brocante à Warwick.

 

Une pause déjeuner à Chandler, au "Marta's country kitchen". Puis de nouveau la route, sur quelques tracés originaux. Depew où nous bavardons avec une dame venu chercher son courrier à la poste locale, sur sa tondeuse à gazon !

 

Une traversée du Rock Creek Bridge, à Sapulpa, et quelques kilomètres plus loin, nous voilà à un endroit mythique de la 66, la baleine bleue de Catoosa. Facile d'imaginer qu'il y a quelques années, les familles marquaient ici une pause lors de leur voyage, afin de se délasser et se baigner.


Après une nuit à Vinitia, c'est sous la pluie que la 66 nous fait quitter l'Oklahoma pour une courte incursion dans le Kansas, où le balisage est très efficace.

 

Elle est là, en bord de route : la dépanneuse ayant inspiré le personnage de Martin à John Lasseter pour son film Cars. Si vous aimez ce film d'animation, visionnez le une fois en version originale, car l'accent de Martin est à mourir de rire !


Une fois dans le Missouri, nous passons la nuit à Marshfield. Encore une ville où les restaurants ne servent pas d'alcool...j'étanche ma soif à lampées de citronnade. Le tonnerre gronde, le vent se lève. Vite, à l'abri.

Demain matin nous continuerons d'arpenter la 66, puis la quitterons quelques kilomètres avant Saint-Louis pour obliquer vers le Nord et la ville d'Hannibal, patrie de Tom Sawyer et d'Huck Finn.

samedi 19 octobre 2013

Road-Trip : 5 août : Oklahoma City

Nous avons inscrit Oklahoma City à notre programme pour deux raisons. La première : apercevoir, de loin, une tornade. La deuxième : visiter le musée de l'héritage Western (National Western Heritage Museum).

Nous sommes quelque peu en retard pour les tornades dont le pic d'activité se situe en mai, et dépasse rarement le mois de juillet. En revanche, le musée est ouvert toute l'année, alors, en avant Guingamp !

Il fait très chaud, avec cette impression de brûler sur place. Aussi les salles climatisées d'un musée constituent de vrais refuges.

Oklahoma City, Oklahoma

Tickets en mains, nous pénétrons. 
Et pan ! Premier choc : la statue "End of the Trail" de James Earl Frazer trône au milieu du hall. Une pure merveille. Un colosse de plâtre. Une symbolique d'une force inouïe. La contempler, c'est comprendre. On se demande comment un homme a pu faire passer autant d'émotion dans cette œuvre qui, à elle seule, témoigne du drame qui s'est joué entre 1835 et 1839 avec la déportation du peuple cherokee dans des réserves établies dans les États du Sud Est.

1750 kilomètres de sentier, le "sentier des larmes", à cheval, à pied, sous toutes les météos.

Des milliers d'entre eux, au moins 4000, hommes, femmes et enfants y laisseront la vie. Encore un épisode peu glorieux de l'histoire américaine. Et toujours les mêmes victimes. Un goût amer d'injustice et d'incompréhension qui nous rappelle notre arrêt à Wounded Knee dans le Dakota du Sud.

"La fin de la piste". Un homme et son compagnon, fourbus, harassés. Un peuple vaincu. Une sculpture magistrale.

"End of the trail" par James Earl Frazer

Cette première claque dans le groin est de bon augure pour la suite du musée. Nous avons hâte de continuer la visite.

Soudain, un couple, d'un âge bien avancé, s'approche de nous et se met à nous parler en français, avec un accent américain tout à fait charmant. De fil en conversation, nous apprenons qu'ils vivent une bonne partie de l'année en Alsace, pas très loin de Strasbourg, ajoutant avec étonnement qu'ils sont les seuls américains de leur village ! Pour ma part je dirais même de toute l'Alsace ! Sans preuve à l'appui...
Ils maîtrisent parfaitement le français, ainsi que l'allemand, et même le patois alsacien. Ils sont ravis de leur sort et pour rien au monde ne souhaiteraient habiter dans le Sud de la France. "Trop d'anglophones" pour les citer. Voilà une rencontre atypique et rafraîchissante.

Nous prenons congés de ce couple charmant et continuons notre visite.

Inutile de préciser que si l'univers de l'Ouest, les cowboys, les indiens, la cavalerie, les pionniers, les trappeurs...vous en touchent une sans faire bouger l'autre, pas la peine de perdre votre temps. Ici la thématique est simple et le nom du musée on ne peut plus clair.
En revanche, si comme nous, tout cela titille votre curiosité, et que vous passez dans les parages, ne manquez ce musée sous aucun prétexte ! Au programme : expositions permanentes de peintures et de  sculptures, des dioramas retraçant la vie de l'Ouest, des galeries sur l'artisanat indien, les cowboys célèbres, le rodéo...Sans oublier des expositions temporaires. Pour notre part nous avons eut la chance d'admirer des originaux de Frédéric Remington et Charles Russell.

 

Et voilà, plus de 3 heures passés dans un seul et même musée. On n'en revient pas nous même.

De retour dans Bricktown et après nous être repu au fast-food "Sonic" du coin, nous flânons dans le quartier. Au loin, nous apercevons l'enseigne de magasins "Bass Pro Shop". Allons-y. 


Au niveau du concept. Comment dire ? Vous prenez le plus grand Décathlon de France et vous multipliez sa surface par deux, vous mettez le paquet sur la déco et vous remplacez le rayon kayak et canoë par le rayons bateaux de plaisance, le rayon VTT par le rayon Quad, le rayon football par le rayon pêche et enfin le rayon ping pong par le rayon chasse et vous aurez une idée de ce qu'est un magasin Bass. Aux États-Unis : une institution.

On y vient en famille, manger, acheter une arbalète, une carabine, des seaux de 10 kilos de cartouches, une tente 15 places...La vie au grand air vu par les américains. Et si vous ne souhaitez pas vous encombrer de vos enfants pendant vos emplettes, collez les devant les jeux vidéos avec lesquels ils peuvent s'entraîner, à l'aide de carabines factices, à dégommer leurs premiers bambis. Comme c'est mignon. Savoir magner un 22 long rifle avant même de savoir écrire son nom...

 

La nuit est tombée, un match de baseball se joue dans le stade jouxtant l’hôtel, le Chickasaw Ballpark. Notre curiosité nous y pousse. Comme la partie est déjà bien entamée, la guichetière consent à nous laisser rentrer gratuitement. Sympa.

Élodie et moi caressons l'espoir de récupérer une balle du match, qu'un joueur aurait batté en dehors des limites du terrain. Nous tentons différentes places, plus ou moins stratégiques, sans succès.

Chickasaw Ballpark, Oklahoma City, Oklahoma
Afin d'immortaliser notre passage, je sors le trépied et y installe l'appareil photo. Au même moment, un homme de la sécurité s'approche de nous et me demande de ranger le trépied, trop encombrant en cas d'évacuation en urgence du stade. Bien sûr je m’exécute et me confonds en excuses. Nous entamons la conversation. Il nous confirme que pour récupérer une balle de match, il faut avoir un sacré bol !

Résolus, nous nous rasseyons. Quelques minutes plus tard, notre nouveau copain revient vers nous, il tient dans sa main deux casquettes de l'équipe locale, les redhawks et...une balle du match qu'il vient de récupérer en bordure du terrain. Inutile de dire que nous restons complètement interloqués, tels deux goélands sur un coffre. Avant de nous reprendre et de le remercier le plus sincèrement du monde pour ce geste sympathique et touchant

Le match terminé, sur la victoire de l'équipe locale, nous sortons du stade, saluant de loin notre nouveau pote. 

Voilà qui clôt impeccablement une journée dans cette ville d'Oklahoma City.

Demain, nous entamons notre dernière semaine de road-trip. Cap à l'Est, le long le route 66 !

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