I WANT TO BE A PART OF IT

Bonjour à toutes et tous, curieux de passage ou fidèles de la première heure.

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En prime une petite sélection musicale pour accompagner la lecture, à écouter en mode aléatoire c'est plus sympa :


dimanche 16 juin 2013

Jeudi 30 : de Las Vegas à Bishop en passant par Death Valley

Il est l'heure de dire au revoir à Donald et de quitter la ville du pêché pour l'aridité du parc national Death Valley (vallée de la mort). Plutôt évocateur comme nom, et qui rappellera certainement à certains le psaume 23 du roi David, et à d'autres une chanson de Coolio. A chacun sa culture.

Quelques minutes après avoir récupéré notre voiture de location, un 4x4 Jeep Patriot, nous quittons Vegas et sa banlieue, ses zones commerciales immenses, ses quartiers pavillonnaires, et nous retrouvons enfin dans le désert, longeant la bande jaune si distinctive des routes américaines, qui s'étire sur des kilomètres de ligne droite, presque à l'infini...pourfandant des villages d'une centaine d'âmes vivant dans des caravanes délabrées...On se croirait dans le clip "like a hobo" de Charlie Winston.




Nous quittons la route 95 par notre gauche, pour nous engager sur la 373 et la vallée Amargosa. On se demande ce qui a poussé des familles à venir habiter ici, et surtout à y rester. Tout n'est que poussière, rocaille, buisson, occuper les enfants ne doit pas être une mince affaire...et comment font-ils leurs courses, où s'approvisionnent-ils ? Bref un tas de questions nous assaillent, certes très terre-à-terre et matérielles, citadines...

Mini tornade

Le panneau est clair : Death Valley National Park : à droite !
Ok messieurs de la voirie, mais avant de s'engager dans la vallée de la mort, nous décidons d'apaiser notre soif dans le débit de boisson du coin. Et quelle bonne idée ! Le hameau en ruine jouxtant le panneau routier est composé d'un bar, fermé, d'un garage délabré, d'un motel qui semble tenir le coup, et...d'un théâtre. Allons bon...quelle étrangeté !

Le garage abandonné
Témoignage d'une activité lointaine

La curiosité et la soif nous aident à pousser la porte du bureau du motel où nous accueille une femme charmante qui nous remets bien volontiers 2 sprite et 2 cocas en échange de 5$.

Je ne peux m'empêcher de la questionner : on est où là exactement madame ? que fait un théâtre paumé au milieu du désert ? est-il encore utilisé ? Elle aime son coin paumé cette dame, ça se voit, ça s'entend, il faut une bonne dose d'amour pour tenir un motel dans un endroit si improbable où les visites de reptiles, scorpions et autres joyeusetés de ce genre doivent s'avérer bien plus nombreuses que les visites d'homo sapiens...

Le théâtre est en parfait état, et accueille toujours de novembre à mars différentes troupes, chanteurs, chanteuses, orchestres, et même certains acrobates du Cirque du Soleil de Las Vegas.

 

Avant de quitter les lieux, nous jetons un coup d’œil au livre d'or du motel, beaucoup de monde y a laissé un mot, dont pas mal de français, de belges. Franchement, l'endroit mérite un stop, voire une nuit sur place, ne serait-ce que pour le silence, le plaisir de passer une nuit dans un motel au milieu d'un bled déserté, lui-même au milieu du désert, installé dans une chambre au confort spartiate et à la climatisation aussi bruyante qu'un train de marchandise...une ambiance à la U-turn.

Il est temps de pénétrer dans la vallée de la mort, le coin le plus chaud des Etats-Unis dans lequel se trouve notamment le point le plus bas de tout le continent nord américain : Badwater, situé à 85.5 mètres sous le niveau de la mer.

Le parc est vaste, il faut choisir les coins méritant une halte. La route 190 nous permet d'admirer Zabriskie Point, lieu même où Antonioni a tourné en 1970 une scène hallucinante de son film éponyme sur fond de contestation étudiante et de libération des mœurs sexuelles. Film anti consumérisme par excellence, le road movie du réalisateur italien n'est pas à proprement parler un chef d’œuvre, mais quelques idées (le ballet entre l'avion du héros et la voiture de l’héroïne en clin d’œil au film "la mort aux trousses" d'Hitchcock), une scène finale où il s'amuse à faire exploser les objets du quotidien, symboles d'une surconsommation décadente et une bande son signée des Pink Floyd suffisent à en faire un film à voir.


Il fait chaud, très chaud, on étancherait bien notre soif.

Pour notre plus grand plaisir, nous atterrissons à Furnace creek Ranch, un oasis de verdure au milieu du désert qui aurait à n'en pas douter fait enrager Edward Abbey. L'endroit est charmant, calme, propose pas mal d'activités pas super écolo (cette manie qu'ont les américains de foutre des parcours de golf là où il n'y pas d'eau !!!!) et offre la possibilité de bien manger et de boire une bière brassée dans les parages. Un petit tour à la superette/magasin de souvenirs du coin et nous remontons à bord du Patriot que nous avons eu la bonne idée de garer à l'ombre. Il fait 46°C.



La route 190 serpente au milieu des étendues désertiques et des dunes de sable, puis d'une manière assez imperceptible, grimpe, provoquant ainsi l'inquiétude du chauffeur qui sent que le moteur peine et que le radiateur souffre.

Des souvenirs de mon précédent passage ici me reviennent en mémoire : Il y a 5 ans, notre guide avait été clair : on roule à 60km/h, sans la clim. Autant dire qu'on a roulé plus d'une heure dans un sauna ! mais quelle vista avait ce québecois. Tous les 4x4 rutilant qui nous doublaient à toute vitesse, fenêtres entièrement fermées avec la clim certainement à plein régime, finissaient immanquablement sur le bas coté, radiateur pété, laissant leurs passagers blasés et contraints d'attendre la dépanneuse en plein cagnard. C'est con hein ? fallait pas faire le malin et appliquer les consignes répétées sur les panneaux de mise en garde tous les kilomètres : Éteignez la climatisation de votre véhicule. C'est pourtant clair non ?

 

C'est donc à une vitesse de 60km/h que l'on sort du parc national, le moteur est sauf, et nous ne nous sommes pas liquéfiés. Quel endroit incroyable, on comprend mieux en parcourant ces paysages, l'idée mise en avant par les adeptes de la théorie du complot, et tonton Michel à Bréhat, selon laquelle les américains n'ont jamais marché sur la Lune mais ont tout tourné ici à Death Valley.

Nous approchons des contreforts Est de la Sierra Nevada, bordés de quelques cours d'eau qui font pousser l'herbe, les arbres. Ça faisait un petit moment que nous n'avions plus rien vu de vert. Quelle belle couleur.

Notre route nous mène paisiblement à la sympathique Bishop, ville étape sur la route 395 qui relie la banlieue de Los Angeles à Reno. Le Creekside Inn où nous passerons la nuit est impeccable, sentiment partagé par un groupe de harleyiste de Chambéry qui sillonnent la Californie pour quelques jours. Bonne nuit messieurs.




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