I WANT TO BE A PART OF IT

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vendredi 30 août 2013

Road Trip : 25 juillet : En route vers Deadwood - Dakota du Sud

Le soleil est timide ce matin, ce qui n'entame pas notre bonne humeur. Le cap est fixé sur Deadwood, dans les Black Hills du Dakota du Sud, et les routes que nous allons emprunter pour y parvenir promettent de belles choses. 

Je retrouve avec plaisir le trio de futilités qui fait mon bonheur : voiture automatique, belles routes, gobelet de café bouillant. Bon là en l’occurrence le grand café à emporter que je me suis versé dans une station service s'apparente plus à de l'eau sucrée. Mais bon.




La route 71, dont nous avons déjà emprunté une portion l'avant veille pour aller dîner au fin fond des collines file plein Nord entre le Parc National Buffalo Gap et le Parc National Grassland. Il semble que la plupart des gens trouve ce paysage d'un ennui mortel. Cela peut se comprendre.

Pourtant je ressens l'exact contraire. Rarement un paysage, qu'il soit de montagne, de mer, de vallée, n'a exercé aussi grande fascination sur moi que les prairies et les plaines que nous traversons actuellement. J'aimerais tellement arrêter la voiture sur le bas-côté, enjamber les barbelés qui délimitent ces immenses prairies et marcher tout droit, toujours tout droit, l'azimut brutal.

La route 71 traverse Buffalo Gap et Grassland

C'est dans ces moments précis que je réalise la chance que j'ai d'avoir une femme comme Élodie à mes côtés. Elle sait exactement quand mon esprit vagabonde et prend grand soin de me laisser à mes rêveries, patiente et silencieuse, attendant tout simplement que mon cerveau se reconnecte à la réalité.

La route quitte peu à peu les grandes plaines pour les contreforts des Black Hills, couvertes de pins et de ponderosas. La curiosité nous fait gagner un ranch, au bas d'une vallée, dans lequel les chevaux Mustangs et Choctaw s'épanouissent en semi-liberté.

Le paysage commence à se faire un peu plus vallonné.

Après avoir déjeuné dans la ville de Hot Springs, nous rentrons dans le Parc National de Wind Cave, ne sachant pas trop à quoi nous attendre pour être honnêtes. Un tour au centre d'information nous fait comprendre que le site est réputé pour ses grottes, qui comptent parmi les plus longues et complexes du monde. Nous y apprenons également que nous allons très certainement croiser des animaux sauvages, dont une horde de bisons et...des chiens de prairies, nos potes !

Entrée du parc National de Wind Cave

Le temps étant au beau fixe, nous abandonnons l'idée de visiter les grottes. Je promets à Élodie de l'emmener visiter le gouffre de Padirac dès notre retour en France.

Wind Cave est un parc magnifique, peuplé d'animaux sauvages à peine troublés par la présence de l'homme. Et c'est bien ce qui frappe dans cet endroit, le sentiment que celui-ci appartient à la vie sauvage et que nous sommes les intrus, des gens de passage. Que si nous n'étions pas là, la vie du parc serait exactement la même. Voilà un pari réussi : permettre à l'homme d'admirer les beautés de la Nature sans trop la déranger.

Fallait quand même être plein comme une outre pour appeler ces animaux des chiens de prairie !


Au bout de quelques kilomètres nous quittons Wind Cave pour rentrer instantanément dans Custer State Park. Il n'y pas de différence entre ces deux parcs et c'est avec plaisir que nous continuons à nous en mettre plein les mirettes. La park Ranger nous indique sur un plan l'endroit où la horde de bisons a été localisée pour la dernière fois cet après-midi. En route.

Parc d'Etat de Custer

Après quelques miles, nous voilà obligés de ralentir, puis de freiner, avant d'être complètement immobilisés...Un embouteillage, une queue longue d'une cinquantaine de voiture, et aucune qui n'avance. Ah ben c'est bien la peine de quitter New York pour retomber dans des bouchons au milieu des montagnes ! Curieux de savoir ce qui peut bien mettre un tel merdier, nous arrivons à distinguer au loin quelques bisons, qui, à n'en pas douter ont pris leur quartier sur la route...


C'est à ce moment là que deux énormes bisons surgissent d'un bosquet à quelques mètres de la voiture, et à toute allure. Le bruit de leur sabot sur le sol est impressionnant, et pourtant, ils ne sont que deux. Ils foncent vers nous, puis en un mouvement plein de soupleté et d'agilesse finissent par passer derrière la voiture, prenant soin de ne pas l'effleurer. Heureusement d'ailleurs, je me serai assez mal vu expliquer à un assureur qu'un bison nous a refait la calandre arrière, comme ça, en plein après-midi, parce qu'on se trouvait sur sa trajectoire.

Cet épisode a pour effet de faire rentrer illico presto dans leur véhicule tous les petits malins qui s'étaient aventuré dehors, agacés par les embouteillages. Relax grand, c'est les vacances, et ici, ce n'est pas toi qui commande, tu viens d'en avoir la preuve.

Horde de bisons, Custer SP.

Au bout d'une vingtaine de minutes, un ranger remonte la file de voiture et se gare au milieu de la horde, armé d'un fusil, afin d'assurer sa sécurité. On le distingue mal de là où nous sommes mais on l'entend beugler aussi fort que les bisons. On se dit qu'il faut être con pour brailler comme ça sur un animal...

Après plusieurs minutes à avancer à la vitesse d'un escargot neurasthénique, nous approchons du ranger en question, et finissons par comprendre la raison de ses hurlements : Il ne s'adresse pas aux bisons, qu'il surveille tout de même du coin de l’œil, mais aux automobilistes un peu timides qui n'osent pas avancer et prendre la priorité. Et c'est bien cela qui met le foutoir, les voitures laissent traverser les bisons au lieu de s'imposer.

Le trafic s'accélère un peu, et c'est maintenant à notre tour de passer au milieu de la horde, dont nous prenons seulement conscience de la taille. Il doit y avoir une centaine de bisons. Nous avançons prudemment, le ranger ne nous crie pas dessus, c'est qu'on doit bien se débrouiller.
Soudain un mâle énorme surgit à notre gauche.

Le bison mâle en question, à quelques pas de nous...

La bête s'est mis en tête de faire traverser ses petits qui longent la voiture, à portée de main. Le mâle nous regarde et se met à beugler, la gueule pleine de bave. Ok l'ami, on laisse passer les petits, pas de soucis, mais si le ranger gueule, on dira que c'est de ta faute.

Les bisonneaux passent devant nous afin de rejoindre leur mère. Le mâle quant à lui décide de rester sur notre gauche, le sentiment du devoir accompli. Nous redémarrons et il se remet à beugler en nous regardant, ce que nous prenons pour un merci, avant de filer tout droit.

De rien l'ami !

Nous venons de vivre un moment intense, et sommes heureux. Cet animal est d'une puissance et d'une allure incroyable. Pas étonnant que les indiens le respectaient tant. Tous deux auront connus le même sort tragique, scellé par les Pieds tendres.

Peu après la sortie du parc, nous nous décidons à emprunter la Iron Mountain Road, une très belle route qui sillonne et zigzague cette partie des Black Hills, alternant lacets, tunnels et ponts.
Nous arrivons finalement à Deadwood, peu avant le coucher de soleil. L'hôtel que nous avons réservé est un 1 étoile, mais jouit d'une excellente réputation. Et nous ne sommes pas déçus. L'accueil est chaleureux, les chambres spacieuses et l'hôtel bénéficie d'une piscine et de son propre casino.

La journée a été longue mais nous sommes encore en forme. Suffisamment pour aller jeter un premier coup d’œil en centre ville. L'hôtel propose un service de dépose, en trolley, moyennant 1$ par personne. Que demander de plus ?

Au bout de quelques minutes, nous arrivons dans la rue principale, bordée de casinos, de restaurants, de bars et de magasins de souvenirs. Les bâtiments d'époque sont très bien entretenus et c'est un vrai plaisir de déambuler au sons des machines à sous et des groupes qui jouent en direct dans les bars. Nous repérons un restaurant à la carte attrayante.
Tout de même, le centre-ville est bien calme. Nous interrogeons le serveur à ce sujet qui nous informe que ce soir, c'est rodéo et que toute la ville y est. Il y aura plus d'animation demain soir. Ça tombe bien, nous comptions revenir...

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