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En prime une petite sélection musicale pour accompagner la lecture, à écouter en mode aléatoire c'est plus sympa :


dimanche 25 août 2013

Road Trip : 23 juillet - Nebraska

Ah les gorés !!!!
Non seulement les hôtels américains sont dépourvus de volets et certains également de rideaux occultant, mais en plus la clientèle a la fâcheuse tendance à se croire à la maison et à parler dans le couloir comme en plein jour. Certains claquent les portes car les retenir semble au dessus de leur force. Il est 6h30 du matin, mon rythme cardiaque passe au dessus de 100 pulsations. 

On est en vacances, je relativise. Elodie ne semble pas plus énervée que cela, ce qui m'aide à relativiser encore un peu. 

Nous consacrons notre matinée à une ballade dans le Parc d’État de Chadron, dans lequel, malheureusement, beaucoup d'arbres et notamment les pins Ponderosa ont cramés lors d'incendies.

Parc d'Etat de Chadron, Nebraska

Ceux qui ont survécu meurent à petit feu à cause d'un insecte nuisible qui sévit dans tout l'Ouest des États-Unis ainsi qu'au Mexique et au Canada.
Ce désagrément ne suffit pas à entamer notre envie de jouer aux éclaireurs cheyennes, envie qui soudain, après presque une heure de marche s'envole, suite à un grognement suspect dans les herbes folles. Je ne pense pas qu'il y ait d'ours dans le coin, mais deux précautions valant mieux qu'une, nous entamons un demi-tour en douceur. On veut bien joueur aux éclaireurs mais pas au trappeur, d'autant que nous ne sommes qu'au début du séjour.

Étrangement, le retour est plus rapide que l'aller.

Parc d'Etat de Chadron, Nebraska


Nous mettons ensuite le cap sur le Parc d’État de Fort Robinson, la raison principale de notre road-trip dans le Midwest et sur lequel tout notre trajet s'est articulé.

Parc d'Etat de Fort Robinson, Nebraska


Fort Robinson est un ancien camp militaire, haut lieu de la cavalerie américaine.
C'est également ici que le célèbre Crazy Horse est décédé de ses blessures après avoir tenté de résister à son emprisonnement, et que trois années plus tard, en 1879, un groupe de Cheyennes va réussir une incroyable évasion, dont John Ford témoignera dans son dernier western "Les Cheyennes".

Bâtiment duquel se sont échappés les Cheyennes.

Mais l'objet principal de notre visite sur ces terres est que mon grand-père y a passé quatre années de sa vie, il y a de cela environ 70 ans. 
En pleine seconde guerre mondiale, un camp de prisonniers de guerre a été construit à proximité de Fort Robinson, dans lequel était enfermés principalement les soldats de l'Afrikakorps, dont mon grand-père, "malgré nous" lorrain.

C'est donc avec une vive émotion que nous foulons l'herbe du camp, dont les bâtiments ont été rasés et dont il ne reste plus que deux ou trois fondations par ci par là.
Malgré tout, le terrain est entretenu et les quelques vestiges des baraquements sont identifiés par un plan. Je mitraille. A peu près sous tous les angles possibles et imaginables. Comme il n'y a plus de bâtiments, je filme le panorama, la vue que, peut être, il avait de son lit en fer, où le paysage qu'il voyait chaque matin quand il partait pour les champs où il était employé...
Je n'ai qu'une idée en tête, montrer à mon grand-père ce qu'est devenu l'endroit dans lequel il a passé une partie de sa jeunesse et dont la simple évocation éveille encore tant de souvenirs, certains douloureux, d'autres moins. Car l'armée américaine a eût le bon sens, à l'époque, d'appliquer les accords de Genève. Les prisonniers allemands étaient bien traités et faisaient preuve de camaraderie, qui se manifestait la plupart du temps au coin d'un feu dans lequel les flammes dansaient au son de l'harmonica de mon "papy".  

Vestige du camp de prisonniers allemands de Fort Robinson, Nebraska

Porte arrière du camp de prisonniers allemands de Fort Robinson, Nebraska


Tant d'émotions m'ont ouvert l'appétit, le Big Mac de ce midi est déjà un lointain souvenir. Nous décidons d'aller dîner au High Plains Homestead, lieu dans lequel nous avions réservé une chambre pour 3 nuits, avant que la gérante ne s’aperçoive qu'elle avait fait une erreur de registre et n'annule notre réservation. Elle semblait sincèrement désolée, son mari Mike aussi, alors on leur accorde une chance et décidons d'aller manger chez eux, à une heure de route d'ici, au fin fond de l'Oglala National Grassland.

Après vingt minutes de route goudronnée, nous attaquons notre première "route de conté" et avec elle surgit notre regret de ne pas avoir loué un 4x4...

Une route de conté, Nebraska


Les routes de conté sont dans le Midwest l'équivalent des chemins vicinaux en France : de la terre, des graviers, de la boue, bref l'éclate total en Jeep Willis mais pas en Huyndaï compact blanche !

Un bien mince désagrément en contrepartie des paysages sublimes que cette route nous fait emprunter. Quarante minutes à serpenter entre les Sand Hills, les prairies, croisant par là des biches, par ici une chouette, ou un hibou va savoir, avant d'arriver dans ce hameau tant convoité.

Dans les Sand Hills, il n'y a pas que les vaches qui regardent passer les trains.

L'endroit est incroyable, hors du temps. Les propriétaires, que nous avons appelé quelques heures avant notre arrivée pour réserver deux repas, nous identifient tout de suite et nous accueillent chaleureusement, avant de s'excuser platement encore une fois pour l'erreur de réservation, pour finalement me balancer une grande claque dans le dos qui manque de peu de me déboiter l'épaule gauche. 
La bière est fraîche, la nourriture est bonne : poulet-patate au four, un classique que l'on va retrouver très très souvent durant ces trois semaines.

Le saloon du High Plains Homestead, Nebraska

Le jour décline lentement, et le soleil ne va pas tarder à se coucher. Nous en profitons pour faire des photos du coin, avant de remonter en voiture et reprendre la route de l'hôtel. Le chemin du retour est encore plus beau qu'à l'aller, tant les couchers de soleil habillent si bien ces plaines immenses.

Coucher de soleil sur les Sand Hills

La pénombre s'installe, nous croisons quelques biches, dont hélas une a du faire la rapide connaissance d'un camion. Je lève le pied et règle les pleins phares, une collision avec une biche n'a pas le même effet avec un semi-remorque qu'avec une voiture coréenne. Prudence.



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